La Bonne Etoile Votre bonne étoile veille sur vous |
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| Valbörg | |
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Valbörg
Nombre de messages : 316 Age : 49 Localisation : Sur la terre, le regard vers le ciel Date d'inscription : 12/02/2007
| Sujet: Valbörg Mar 13 Fév - 13:54 | |
| L’ENFANCE
Il semble que lorsqu’on essaie de se rappeler de son passé et des agréables moments que l’on ne voudra jamais oublier, les détails sont de plus en plus diffus, comme voilés, embrumés par l’épreuve du temps …
Peut-être que mon enfance n’a été qu’un rêve.
Dans le cocon familial où j’ai été surprotégé, la douceur, la joie et les bonnes énergies étaient maîtresses des lieux.
Je me rappelle que mon père était un fier gaillard, un homme de valeurs, libre. Il disait qu’il avait été jadis, un valeureux combattant au service de l’Alliance, protecteur de la belle cité d’Hurlevent. Ma mère haussait souvent les épaules en l’écoutant raconter ses exploits, non pas par agacement ou mépris mais pour me faire comprendre qu’il ne fallait pas forcément le croire. Elle le regardait amoureusement, et même si elle ne le croyait pas ou savait qu’il disait n’importe quoi, je pense qu’elle était admirative de tant de créativité … de son éternel optimisme. Enfin une chose est sure, il savait raconter les histoires. Les détails amusants ou terrifiants s’entrechoquaient dans mon esprit d’enfant … j’étais comme emporté sur les champs de batailles ou l’honneur et le don de soi combattaient l’horreur et la cruauté de la guerre. Quand elle parlait de lui, ma mère disait que la nature lui avait tout donné, mais que tout n’était pas forcément en ordre dans sa tête, … elle le prenait peut-être pour un fou mais ça semblait l’amuser. Je l’aimais mon père.
Ma mère quant à elle était lyrique comme elle disait, elle ne parlait jamais des choses concrètes du quotidien, en tout cas sans réelle utilité. Ses histoires étaient inventées, mais elle me le disait avant, elle. Elle me parlait des étoiles, de la nature, de respect de la vie et des animaux … elle se perdait souvent dans de longues tirades dont les sentiments les plus nobles étaient le moteur. Je crois qu’à force de lire, de rêver, de voyager dans sa tête, elle était devenue un peu poète. La douceur de notre famille, c’est à elle qu’on le devait. Jamais un mot un plus haut qu’un autre, il n’y avait jamais de problème, simplement des sourires … la paix du quotidien. Je l’aimais ma mère, elle me manque … c’est elle ma bonne étoile à moi.
LE DEPART
Les années défilèrent…
J’appris à manier les armes avec mon père tout en m’ouvrant au lyrisme si précieux pour ma mère.
Malgré la bienveillance dont faisaient preuve mes parents, chaque jour me confortaient dans l’idée qu’il fallait que j’aie ma propre vision des choses, mes propres objectifs, des convictions personnelles … Nourris d’idéaux, de rêves et d’espoirs, la vie me semblait jusque là bien facile. Mais il me fallait admettre une chose : il faut affronter la vie, pas la rêver.
Je me rappelle de la discussion que j’ai eue avec ma mère, en annonçant ma volonté de partir, je me rappelle de ses mots encrés à jamais dans mon cœur : « Ecoute Val, tu veux partir, voir, découvrir, apprendre … tu as raison, tu suis le chemin de ta vie. Mais n’oublie jamais qu’un esprit sensible ne convient pas à qui porte une épée (1) ». En prononçant cela, elle m’avait touché, meurtri même. Je devais être combattant pour mon père, par respect, pour qu’il soit fier ! Mais je ne voulais pas perdre cette sensibilité fondamentale pour ma mère …
Je savais que la vie m’apporterait ses vérités.
Je décidai, par un doux matin brumeux de partir sans leur dire au revoir … Poussé par un léger vent qui semblait vouloir m’accompagner, je ne pus retenir une larme … Ils comprendraient.
Ndlr : (1) Citation empruntée à W. Shakespeare
LA QUETE DE SOI Un nouvel ami.
C’est dans le futur que j’allais passer le reste de ma vie, il fallait donc j’arrive à défaire les chaînes de mon passé.
Durant les jours qui suivirent mon départ, j’ai marché sans savoir où Dame Fortune comptait m’amener. J’accomplis quelques missions dans les villages traversés – dormant le plus clair de mon temps à la bonne étoile. Je fis des rencontres intéressantes, surprenantes, touchantes, voire dangereuses. En chacune d’elles j’arrivais à tirer quelque chose de positif. Même les épreuves semblaient me nourrir - il faut bien dire que j’en avais faim.
Et un matin, alors qu’une fraîche rosée s’affairait à me réveiller, un intrus fit son apparition tout près de mon camp de fortune. Grrruioonnnn voilà le bruit que fit cet intrus pour achever ma courte nuit. Il s’agissait d’un cochon.
Tout en m’étirant je regardai l’animal. Un cochon domestique sans nul doute, mais que faisait-il là ? La plus proche chaumière se trouvant à plusieurs centaines de mètres. Je décidai de ne pas lui prêter attention, et commençai à rassembler mes affaires pour me mettre en route. Il me suivit toute la journée…et les suivantes.
Gros c’est certain, très rose, quelques poils disgracieux, ce nouvel ami m’avait charmé avec un discours très simple. Ou peut-être était-ce son regard. Regard qui jour après jour me semblait de plus en plus expressif, intelligent.
Il s’appellerait Gréon. | |
| | | Valbörg
Nombre de messages : 316 Age : 49 Localisation : Sur la terre, le regard vers le ciel Date d'inscription : 12/02/2007
| Sujet: Re: Valbörg Ven 9 Mar - 17:19 | |
| LA QUETE DE SOI La prophétie des cinq cloches. (Possibilité d'event roleplay)
L'hiver suivant, je fis une rencontre qui, je le crois maintenant, restera l'une des plus belles de ma courte réalité.
Gersant de la Rosée, voilà comment il s'était présenté. Ce vieil homme, au visage buriné et aux cheveux d'un blanc parfait m'avait rapporté très calmement une prophétie.
D'une voix posée et douce, il commença cette mélopée qu'il ponctua régulièrement de silences :
Il est en ce monde, des personnes décriées, Fillettes douces et rondes, qui n'ont rien demandé, Des moqueries futiles, du mépris, de la haine, Les cinq cloches vivront, délaissées dans leur peine.
Mais un sage les trouvera, leur tendra la main, Pour à jamais les unir, contre un monde mesquin, Il les protégera, leur donnera pour toujours, Ce qu'elles attendaient, c'est-à-dire de l'amour.
Puis un jour viendra, laissant les cinq coeurs, Le sage rejoindra, sa funeste demeure. De nouveau, elles seront sans familles, ni attache, Mais des âmes s'uniront autour d'une même tâche.
Des esprit méritants, les retrouveront, Aux regards des enfants ils succomberont, Par delà la mer, les guideront en amis, Pour qu'elles voient enfin, ce qu'elles appellent : leur paradis ...
Il ne dit pas d'où il tenait ça, mais une chose est sure, il y croyait. D'après lui, la prophétie était en route. Il avait recueilli cinq soeurs quelques années auparavant. Elles étaient, à l'écouter, pleine de vie et adorables mais avaient le défaut d'être un peu 'légères'. Je compris que les gens les trouvaient idiotes et leur faisaient durement payer.
Il insista sur le fait qu'à un moment, il ne pourrait plus s'occuper d'elles et me demanda de suivre la prophétie. Il faudrait, un jour, réunir un groupe de 'vaillants' pour escorter les enfants vers leur paradis.
Je lui promis. | |
| | | Valbörg
Nombre de messages : 316 Age : 49 Localisation : Sur la terre, le regard vers le ciel Date d'inscription : 12/02/2007
| Sujet: Re: Valbörg Mar 27 Mar - 19:11 | |
| LA QUETE DE SOI Myna.
Je l’avais cherchée, j’avais couru sans m’arrêter, mes bras avaient déversé le sang de mes larmes dans le sous-bois … heurtant racines et troncs, ne m’inquiétant pas de l’œuvre des ronces, j’avais suffoqué, haleté, dégringolé dans les fossés … mais où était-elle ? Je regardai à gauche, à droite, ma vue se brouillait … j’essayai d’écouter le moindre murmure de la forêt, tous mes sens étaient en alerte … pour la retrouver. Mais où était-elle ?? Mais où était-elle ??? … je criai son nom … reprenant mon souffle, à genou, je ne m’autorisai aucun répit et repris ma course effrénée plus tôt qu’il ne le fallait … je m’effondrai … épuisé, fourbu, vidé, le sang mêlé à la sueur, … je savais qu’il était trop tard … « Myna … ».
Quelques heures ou jours passèrent, lorsque j’ouvris les yeux, j’avais mal … Tout mon corps était lourd, raidi. Le sang et la terre séchée craquelaient sur mes membres engourdis. Ma tête me faisait horriblement souffrir comme après le plus dur des combats - combat auquel je n’étais pas habitué. Une toux convulsive jaillit de mes entrailles, comme un cri déchirant la forêt. J’avais soif.
Puis un bruissement … Mon sang se glaça. C’était elle, j’en étais sûr. J’avais du m’effondrer non loin de celle que je poursuivais… Je me levai, difficilement, faisant le moins de bruit possible. Puis me mis en marche comme un serpent charmé par le murmure de ses complaintes de plus en plus perceptibles.
Et je la vis, là, seule au monde dans sa douleur, abandonnée de tous… Je ne pus rester debout devant la scène... vacillant, je posai un genou à terre. J’avais envie de vomir, mais je ne pus … un sanglot, dur, violent, un cri que je ne pus maîtriser. Elle qui avait été si belle, elle qui m’émerveillait tant en me souriant, … ma Myna aux mains fragiles, à la peau si pâle, ma Myna, la musique de ma vie … ma Myna aux grands yeux noirs espiègles, aux cheveux aussi libres qu’elle pouvait l’avoir été … Myna jouait sa dernière note devant moi.
Ma respiration était lourde. Elle était allongée, les vêtements déchirés. Je vis son corps meurtri, violenté, elle qui autrefois était si pudique. Dans une entaille béante de son crâne grouillaient déjà des vers. Je chassai les mouches curieuses, bagarreuses de ses yeux mi-clos. Je pris machinalement ma gourde et versai un peu d’eau sur son visage devenu l’espace d’un instant violet ou brun. Je l’embrassai une dernière fois, pleurant. Elle m’avait attendu, enfin je crois. J’eus une haine, une haine de tout … mais n’avais plus rien. J’eus envie de tout faire disparaître, tout brûler, arbres et oiseaux, éteindre ce soleil à l’inutile chaleur, chasser cette légère brise si romantique jadis et tellement inconvenante à présent. J’eus envie de mourir.
Je ne situerai pas cet évènement dans le temps, car donner une date à son départ serait l'accepter. Ne comptez pas sur moi pour cela. | |
| | | Valbörg
Nombre de messages : 316 Age : 49 Localisation : Sur la terre, le regard vers le ciel Date d'inscription : 12/02/2007
| Sujet: Re: Valbörg Mer 11 Avr - 10:24 | |
| quelques années plus tard ...
Les rêves ne sont jamais aussi beaux que lorsque l'on sait que l'on ne pourra jamais les atteindre. Il avait ça en tête, les yeux rivés vers un ciel nuageux.
Ils avaient voulu trouver des mots, avaient voulu voir plus clairs, et c'était bien normal. Des objectifs, des buts, des mots coupant et broyant les derniers espoirs.
Il aura rangé ses illusions et son idéalisme, et aura vu son étoile devenir un plus floue, chaque jour, depuis trop longtemps, mais l'aura accepté pour eux.
Quelques lignes de conduites souhaitées, peut-être mal énoncées, le coeur de Val. pleurait.
Il s'était assis un peu plus tard, avait rectifié les registres, lancé quelques osselets. Mais le mal était là, en lui, profond, impalpable souffrance de desseins fuyants.
Le lendemain, il aura tenté sa dernière danse, et son dernier coup de lame dans ce monde d'égoïsme, mais rien n'y ferait.
Les nuages étaient là, noirs, dangereux, Val. le savait, il fallait renoncer avant qu'il ne soit trop tard. Il ôta doucement son tabard, se souvint du jour de la création, ... se rappela de Dariann qui lui manquait tant.
Il le posa au sol, et se dit, pour se convaincre, qu'à chaque perte nous gagnons quelque chose.
Il pensa très fort qu'il fallait qu'ils prennent soin d'eux. Qu'ils les aimeraient, à jamais.
Valbörg se leva, les yeux baissés, et marcha sans savoir où aller. | |
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| Sujet: Re: Valbörg | |
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| | | | Valbörg | |
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